Je sais, ce n’est pas agréable à entendre, mais nos habitudes de consommation sont vraiment malsaines en matière de vêtements. La première étape pour verdir sa garde-robe n’est pas de sauter sur la nouvelle pièce trendy en coton bio, dont on n’a pas réellement besoin, juste pour se donner bonne conscience. On ne peut pas penser à un monde écologique si l’on achète du superflu de mauvaise qualité. Pour une mode durable, il faut absolument penser au cycle de vie du produit, de sa conception jusqu’à la boîte de dons.
J’ai la chair de poule lorsque j’entends des gens qui disent qu’ils renouvellent leur garde-robe toutes les saisons. Est-ce que ça veut dire que ce qu’ils ont acheté l’an dernier n’est plus bon, beau ou en bon état? On dit qu’il y a seulement 20 ans, on consommait cinq fois moins de vêtements. Étions-nous moins heureux? C’est bien de se poser la question, je crois.
De nos jours
On a accès à des vêtements à moindre coût dans les grandes surfaces. Et depuis quelques années, le rythme des collections a grandement changé. On ne retrouve plus une collection par saison, mais plutôt une nouvelle presque toutes les semaines dans les temples de la fast fashion de ce monde. Cette production démesurée de vêtements est grandement « inspirée » des nouvelles tendances aperçues lors des défilés de créateurs de mode internationaux.
Photo : Alexandre Rochette
Avant tout
En mode durable, il faut évaluer ce dont on a besoin en faisant un beau gros ménage pour enlever de notre placard les pièces inutilisées. Ainsi, on voit ce qui ne correspond plus à notre mode de vie. Ce qui est le plus difficile, c’est de se détacher émotionnellement de certains morceaux que l’on ne porte plus, mais qui nous rappelle de bons souvenirs ou que l’on a payés un certain prix à l’époque. Mais, comme ça, on peut bien voir ce que l’on aime mettre et ce qui termine à tous coups au fond du placard.
Un truc simple et qui fonctionne bien, c’est de mettre à l’envers tous les cintres de sa garde-robe pour voir, après quelques semaines, ceux que vous n’avez pas touchés. Effectivement, tous ceux qui ne sont pas revenus à l’endroit sur la tringle sont les cintres des morceaux non utilisés…
Par la suite
Il faut reprendre l’habitude de faire réparer nos vêtements, nos souliers et nos accessoires qui sont troués, endommagés, défraîchis. Parce que nous départir de nos items n’est pas sans conséquence. Ce n’est pas la solution. On s’est tellement fait rentrer dans la tête que de donner un sac de vêtements usagés dans une boîte de dons, c’est bien, mais de réelles conséquences négatives en découlent aussi (si ce sujet vous intéresse, laissez-moi savoir pour un prochain article).
Enfin
Quand vous en aurez la chance, privilégiez des vêtements de seconde main, car cela permet de ne pas créer une demande économique pour de nouvelles pièces. Pour ma part, j’aime beaucoup échanger des vêtements avec mes amis.
Photo : Alexandre Rochette
Pour conclure
La décroissance, c’est propre à chacun de nous. Ça ne sert à rien de faire la morale et de dire aux autres qu’il y a un maximum de vêtements à posséder : deux paires de jeans, deux paires de pantalons, quatre t-shirts et trois paires de chaussures. Ça ne fait pas de vous une meilleure personne. Ce n’est pas réaliste pour tout le monde, car la vision de la simplicité est propre à chacun et que ça prend réellement du temps et de la volonté, si l’on veut que ça devienne un style de vie bien ancré. Presser les choses ou se restreindre peut créer le sentiment de vouloir acheter impulsivement, ce qui n’est pas souhaitable. Il ne faut pas nécessairement diaboliser la fast fashion non plus, car certains vêtements de qualité ne sont malheureusement pas offerts dans toutes les tailles et ne correspondent pas toujours aux plus petits budgets. L’important, en mode durable, c’est d’évaluer ses besoins avant d’acheter. Voilà!
Révision linguistique : Gabrielle Bernier
2 commentaires
Bravo Alexandre, c’est un article INTELLIGENT tout en nuances ! Pour ma part, amoureuse du beau, je n’ai qu’une boutique que je chéris : Ça va de soi.
J’ai à l’esprit un long cardigan merinos et soie que je porte depuis plus de 12 ans et il est encore comme au premier jour alors oui j’adhère complètement à cette façon de penser. Alors, on achète du magnifique, que l’on garde longtemps et c’est tout !!
Wow j’adore ce blog et ces articles de bons sujets qui ouvre l’esprit et propose de l’informations pertinentes mais à contre-courant des grandes routes médiatiques.
Également je voulais faire part de mon intérêt à une suite de cette article sur les impacts à propos de la normalisation des dons de vêtements. Merci :0
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