On est tellement bombardés d’informations sur l’environnement de nos jours qu’on ne sait plus trop quoi penser quand c’est le temps de choisir un morceau de vêtement. Le polyester, c’est du pétrole donc c’est automatiquement mauvais? Le coton est arrosé de pesticide donc ce n’est pas mieux au final? Je vais essayer de vous démêler tout ça, mais sachez-le maintenant qu’il n’y a pas vraiment de bonne réponse au final.
Le polyester
C’est un dérivé du pétrole, a vu sa production mondiale dépasser celle du coton, depuis les années 2000. En 2015 seulement, elle aurait été responsable de 706 milliards de kilogrammes de CO₂ rejetés dans la planète, soit l’équivalent de 185 centrales au charbon en fonction pour une année… Votre pull en polyester est peut-être bien joli et chaud, mais ses fibres synthétiques ne sont malheureusement pas renouvelables et chaque fois qu’on le met au lavage, elles se déversent dans les eaux et polluent.
En effet, des microparticules de plastique se retrouvent dans nos cours d’eau, car elles sont trop petites pour être captées par les usines de filtration des eaux usées.
Les matières synthétiques, comme le polyester, peuvent être un bon choix si vous souhaitez ne pas encourager la consommation de produits dérivés des animaux, comme la laine ou le cachemire. Elles s’avèrent également intéressantes pour faire du sport car elles n’absorbent pas l’humidité, et sont souvent élastiques et souples.
De plus, la couleur des produits en polyester est souvent plus durable dans le vêtement que le coton et son prix est souvent moins élevé que les matières dites nobles. Donc si vous choisissez d’y aller avec cette option, privilégiez du polyester recyclé, et ainsi vous allez aider à diminuer la demande de ce produit pétrolier.
Pour ce qui est du coton
Même si c’est une fibre provenant d’une plante, il n’est pas aussi vert que l’on pourrait le penser. C’est une matière qui requiert une quantité phénoménale d’eau et de pesticides pour sa culture. Effectivement, pour seulement 1 kilogramme de coton, on doit employer 20 000 litres d’eau. De plus, les pesticides utilisés créent plus de 20 nouveaux cas de cancer chaque jour, et ce, seulement pour l’état du Punjab en Inde. C’est l’endroit sur la planète ou la culture de coton est la plus intensive. Et la majorité de ce coton est génétiquement modifiée. Il est bon de se rappeler que l’on se met ça directement sur la peau, le plus gros organe de notre corps, qui est loin d’être imperméable à ces résidus toxiques.
Si jamais le morceau neuf acheté est en coton biologique, c’est certainement mieux, car il n’est pas arrosé de produits chimiques, mais son empreinte environnementale reste quand même grande. Plus que certaines autres options (Dites-moi si vous aimeriez un article sur les matières naturelles à privilégier pour diminuer l’empreinte écologique de votre penderie).
Le fait que le coton soit une ressource renouvelable est déjà assez intéressant. S’il vous est possible de l’acheter de cultures biologiques, c’est encore plus durable. Mais vient l’étape de la teinte des tissus, qui a la triste palme du 2e plus grand pollueur des cours d’eau du monde, juste après l’agriculture.
Ensuite
Les teintures sont souvent un amalgame de plusieurs produits chimiques et toxiques, donc chaque fois que ces cotons sont lavés, des quantités surprenantes de ce cocktail polluant se retrouvent dans nos cours d’eau. Vous pouvez vous informer, si ça vous intéresse, car il y a des alternatives plus responsables.
Effectivement, certains filateurs et fabricants utilisent des teintures végétales, minérales ou moins toxiques pour les travailleurs, la faune et les rivières.
Bref
Je crois que privilégier les fibres naturelles est un bon premier pas vers une garde-robe plus verte. Si vous avez les moyens et la possibilité d’investir dans des pièces en matières naturelles de bonne qualité, c’est l’idéal. Des fibres comme le coton biologique, la laine, la soie, le cachemire, le chanvre, le lyocell et le lin vieilliront mieux, proviennent de sources renouvelables et sont biodégradables.
Cependant
Il faut considérer que ce n’est pas en achetant tous du coton bio que l’on pourra « sauver la planète ». Car même si celui-ci a un impact réduit sur l’environnement, il en a quand même un. Il faut donc évaluer ses besoins avant tout et essayer de ne pas se laisser entraîner dans la surconsommation.
Si vous en avez les moyens ou l’envie, achetez local et de qualité, mais moins. Vous pouvez aussi échanger des morceaux avec vos amis, privilégier les achats de seconde main et faire réparer vos morceaux endommagés au lieu de vous en départir.
Pour en savoir plus sur une mode plus durable et le minimalisme dans sa garde-robe, lisez mon article sur la décroissance ici.
Révision linguistique : Gabrielle Bernier