Stéphanie et moi avons été collègues de travail pendant environ deux ans dans le monde de la vente de vêtements. En 2018, elle comble le désir qu’elle avait depuis quelque temps de pratiquer la médecine traditionnelle chinoise à travers le shiatsu et l’acupuncture.
C’est avec les promenades qu’elle et moi avons partagé nos besoins de réaliser des projets personnels. Stéphanie est d’ailleurs l’une des premières personnes à qui j’ai parlé de Brise.blog. Malgré le froid automnal, il allait donc de soi de se recréer le contexte, où une promenade nous permettrait de discuter un peu de ce qui s’en vient pour elle et sa nouvelle clinique.
Parle-moi un peu de toi :
« Salut, moi je m’appelle Stéphanie, je suis originaire de Sherrington, dans la campagne de la Montérégie, tout près de la frontière américaine. J’ai grandi avec la nature et l’esprit de communauté, le vivre-ensemble. Dans mon coin, il n’y avait pas beaucoup d’accès à l’art, mais ma mère s’assurait de nous faire écouter de la musique, de nous montrer des œuvres, pour développer notre côté créatif.
Plus tard, on a déménagé et j’ai eu la chance d’étudier dans une école où l’on avait plus accès à la richesse des arts. J’ai commencé à y faire du théâtre et à comprendre comment faire bouger le corps sur scène. Le théâtre sur scène n’était finalement pas trop ma place, le cinéma aurait peut-être pu l’être. J’étais trop sensible, stressée et timide pour percer dans les arts de la scène.
C’est justement là que j’ai eu mon premier contact avec le shiatsu, car quelqu’un était venu nous masser pour nous calmer avec des points d’acupression. Ç’a été pour moi une révélation. C’était en 1999 et, en 2004, je commençais avec le shiatsu, le yoga et le monde des médecines orientales. Prendre soin de soi de façon naturelle.
En 2018, je suis retournée à mes premiers amours de médecine chinoise (J’ai commencé le shiatsu en 2005, j’ai pratiqué à temps plein jusqu’en 2010, puis à temps partiel entre 2011-2013 pour prendre une pause complète de 2014 à 2018). »
Une cause qui te tient à cœur :
« Les gens en fin de vie. »
Est-ce que tu t’impliques dans ta communauté? :
« Oui justement, je suis impliquée avec la Maison St-Raphaël dans Outremont qui accueille les gens en fin de vie, dont le diagnostic leur donne moins de 3 mois à vivre. Cette maison de soins palliatifs permet d’accueillir gratuitement les gens pour qui il n’est pas possible de terminer leur vie dans leur demeure.
Le passage entre la vie et la mort me touche beaucoup, je trouve que l’on célèbre beaucoup la naissance, et avec raison, mais on oublie souvent la mort. On sait tous que notre vie va se terminer, mais on ne sait pas quand… Celles et ceux qui savent qu’il ne leur reste pas longtemps à vivre, ça ne doit pas être facile. Ils font face à beaucoup de solitude.
En ce moment, j’offre de mon temps, mais éventuellement, j’aimerais leur donner des soins d’acupuncture, quand la maison en aura le besoin. Je participe aussi à leur encan silencieux de décembre en faisant tirer des lots de services à ma clinique. Je vous invite à faire un don pour eux, ils en font beaucoup pour la communauté.
Je ne suis pas encore bénévole officiellement, mais je souhaite participer à leur programme d’acupuncture. En attendant, une partie de mes profits va à l’organisme sous forme de dons. Pour moi ça fait du sens; lorsque vous prenez soin de vous avec moi, vous redonnez aux autres qui en ont besoin. C’est une roue qui tourne. »
« Le passage entre la vie et la mort me touche beaucoup, je trouve que l’on célèbre beaucoup la naissance, et avec raison, mais on oublie souvent la mort. »
Stéphanie Gilbert
Ce qui te met hors de toi :
« Ne pas considérer l’autre. Parfois les gens vont dire quelque chose de méchant et violent, mais ne vont même pas s’en rendre compte, parce qu’ils pensaient juste à eux. La méchanceté gratuite, ça me fâche tellement. »
Ton plus beau voyage au Québec :
« Oh my god! Pour vrai, je ne voyage pas beaucoup au Québec. Je ne suis jamais allée à Tadoussac voir les baleines et on peut compter sur deux mains les fois où j’ai visité Québec. Je n’ai même pas vu Charlevoix dans ma vie et pourtant tout le monde est allé. Mon père vient d’Abitibi-Témiscamingue et je n’y suis jamais allée non plus.
En fait, ma famille du côté de ma grand-mère est divisée entre les États-Unis et le Québec, donc on est habitués d’aller de l’autre bord de la frontière. Quand j’étais petite, je passais mes étés au Vermont pour voir mes proches. Donc au Québec, je n’ai pas encore de plus beau voyage malheureusement, parce que pour moi, les vacances, c’est sortir de la maison, donc aller en Colombie-Britannique, pour visiter la famille de mon mari, au Vermont ou même à Boston dans le Massachusetts. »
L’endroit que tu aimerais le plus visiter au Québec? :
« Ce serait l’Abitibi-Témiscamingue, pour voir d’où mon père vient. »
Plus jeune, aimais-tu l’école? :
« Non. J’étais bonne, pourtant, mais non, je n’aimais pas ça. »
Ta relation avec le temps :
« C’est super contradictoire pour moi, l’idée du temps. Parfois ça coule super lentement et d’autres fois c’est hyper vite. C’est super flou pour moi. Des fois on est pris dans le passé, on dirait que quelque chose qui s’est passé il y a 20 ans vient tout juste d’arriver et d’autres fois, on ne se souvient pas de quelque chose d’hier. »
Parle-moi de tes services à la clinique :
« Je pratique la médecine chinoise sous les branches de l’acupuncture et du massage shiatsu . J’offre l’acupuncture faciale pour l’équilibre, l’harmonie et la beauté du visage, ainsi que l’acupuncture générale pour tout le corps.
Je vous conseille d’aller voir sur mon compte Instagram, j’ai fait des vidéos sur les émotions qui se reflètent dans la beauté du visage. L’acupuncture peut également aider pour les migraines, les séquelles d’ACV et la paralysie de Bell. Les aiguilles, le Gua Sha et les ventouses sont mes outils utilisés en acupuncture faciale. Les ventouses tonifient et apportent plus de sang dans les muscles du visage, tandis que le Gua Sha vient lisser les fibres musculaires et faire un drainage lymphatique.
L’acupuncture générale vient traiter les douleurs musculaires, les tensions, l’anxiété, les problèmes digestifs, la fertilité, l’insomnie, etc. J’offre aussi la stimulation électrique, en envoyant un courant qui aide les douleurs en faisant vibrer les muscles. Il faut que les gens sachent que j’offre le service d’acupuncture sans aiguilles aussi, en travaillant avec d’autres techniques. Les aiguilles, ce n’est pas pour tout le monde et pour certaines personnes, c’est même contre-indiqué. »
Parle-moi de tes projets à venir :
« J’ai maintenant un panneau de lumières de biophotomodulation. Notre corps c’est un peu comme une plante, on se nourrit de la lumière, c’est pour ça que l’on prend de la vitamine D en hiver. C’est un panneau qui a été conçu pour les astronautes afin qu’ils puissent se guérir dans l’espace. Il offre 3 niveaux de variation de fréquences de luminothérapie avec des ampoules DEL : la lumière bleue vient tuer les bactéries (bon pour les personnes qui ont de l’acné), la lumière rouge aide pour la guérison des cicatrices, la régénération (ça peut aider quelqu’un à guérir plus vite d’une coupure), et l’infrarouge quant à lui, vient travailler en profondeur en créant de la chaleur au niveau des muscles. C’est très relaxant, ça dure 30 minutes.
En décembre 2022, ça devrait être disponible, car je suis présentement en mode test. J’aime bien tester plusieurs mois sur mes amis et moi avant de l’offrir aux gens. C’est assez rare, donc je suis assez fière. Le service sera ajouté à la séance d’acupuncture faciale moderne. »
Qui est ta plus grande source d’inspiration, et pourquoi? :
« En général, je dirais que c’est la nature qui m’inspire. La nature est tellement bonne pour s’adapter, je n’en reviens pas. J’ai l’impression que si on s’arrêtait, qu’on prenait un moment de silence et que l’on observait la nature, on aurait beaucoup plus de réponses à nos questions. C’est très taoïste comme réponse, haha. Malheureusement, en ville, c’est très difficile d’avoir cette inspiration-là, parce qu’on ne la voit pas beaucoup. En ville, on embarque dans la routine et la consommation, et on oublie de se détacher du mouvement. Quand je suis en nature, ma créativité est boostée à 1000 %. »
Ton repas préféré :
« Wow! Ok j’en ai deux. J’adore les sandwichs avec un bon pain grillé que je mange à l’occasion, mais sinon un bol de type salade. Je m’en fais vraiment souvent avec un grain, tu peux prendre du quinoa ou du riz, des légumes cuits, crus ou fermentés. Un gros bol de ça et je suis heureuse, heureuse, heureuse! C’est coloré, plein de textures et bourré de bonnes choses. Je ne cuisine vraiment pas beaucoup, mais c’est le genre de plat que je me fais quand c’est moi qui cuisine. Sinon mon mari, Kevin, fait une excellente pizza, qui serait en fait un autre de mes repas préférés. »
Le métier que tu voulais faire quand tu étais petite :
« Actrice ou sinon médecin. »
Sucré ou salé :
« Avant j’étais plus du type sucré, mais maintenant je suis plus du type salé en vieillissant. »
Ta saison préférée :
« Je les aime toutes, je pense. Chaque saison est différente. Je pourrais dire que j’adore le printemps parce que c’est le renouveau, mais le printemps en soi c’est gris ici en ville. Parfois l’été c’est trop chaud, mais si c’est tellement une belle saison. L’hiver on chiale parce que c’est trop long, mais il y a quelque chose de tellement doux et agréable. On est tellement chanceux d’avoir du soleil l’hiver : quand la neige brille à la lumière, c’est magique. L’automne, enfin il fait moins chaud et il y a des explosions de couleurs dans les arbres.
Tu peux dire que je peux trouver mon bonheur un peu n’importe où, ou tu peux dire que je trouve le moyen de chialer n’importe quand, haha! »
Ton objet préféré :
« J’essaie de me détacher des objets en général, mais je dirais ma bague de mariage pour tout ce qu’elle représente pour moi. »
Ton odeur préférée :
« Le cèdre et les conifères en général. »
Ton artiste visuel préféré :
« Scott Bertram, il fait des peintures abstraites. Je sais que ç’a l’air «Ouais c’est sûr, c’est ton beau-frère», mais pour vrai je capote, il n’est pas assez connu! Je veux des œuvres de lui. C’est vraiment beau ce qu’il fait! »
La toune que tu as dans la tête présentement :
« Ces temps-ci, j’adore le groupe Khruangbin, qui veut dire avion en Thaïlandais. C’est un groupe de musique de Houston au Texas, qui a déjà fait un album avec Leon Bridges, mais j’aime beaucoup l’album Con todo el Mundo. »
Pour en savoir plus sur les services offerts par Stéphanie Gilbert ou simplement pour prendre rendez-vous, visitez son site web.
Révision linguistique : Gabrielle Bernier